Enfants de Dieu

UNAM SANCTAM
No. 4 Octobre - Décembre 2007 7e année
PRÉLIMINAIRE
Revenir à Jésus-Christ, notre Divin Sauveur
Au nom de la nécessité imposée par la
modernité, selon laquelle un “État de droit” ne peut plus
se concevoir sans être radicalement laïque, nous
voilà confrontés à une véritable dictature
hypocrite s'exerçant particulièrement sur la population
catholique. Cette dictature, à la fois politique et culturelle,
vise, en dernière analyse, à effacer de la vie publique
toute trace extérieure de la foi en Jésus-Christ, de
cette foi qui a façonné les plus hautes valeurs et les
institutions de notre peuple. On ne veut plus que Jésus-Christ
règne sur notre société. S'il n'est pas encore
possible d'anéantir l'Église catholique,
grossièrement accusée d'avoir enfermé les esprits
durant des siècles dans une noirceur intolérable, et
d'être l'ennemie-née de la liberté humaine, on
cherche à limiter le plus possible son influence sociale. Nous
assistons à une contestation “culturelle” ouverte de
l'autorité souveraine du Christ-Jésus, dont
l'Église a pour mission de prolonger dans le monde entier
l'oeuvre de salut. En vertu de la “largeur d'esprit”, née de la
philosophie des Lumières, on veut un système
d'éducation ouvert à toutes les traditions religieuses,
à la condition qu'elles soient toutes mises sur un pied
d'égalité. En d'autres termes, en matière de
morale et de religion, la civilisation de liberté qu'on entend
instaurer, ne saurait admettre de vérités absolues.
Toutes les religions doivent être désormais
considérées comme également valables, et aucune
n'a le droit de prétendre à quelque
supériorité que ce soit. La révélation du
grand mystère de l'Incarnation, qui intéresse pourtant le
salut des nations, ne doit plus avoir d'impact sur notre
société. C'est ainsi que “nos sages” sous prétexte
de liberté, rejettent politiquement le plan d'amour de Dieu sur
l'humanité ; ce plan de salut dont témoigne
l'apôtre Saint Jean : “Dieu a tellement aimé le monde,
qu'Il lui a donné son Fils unique afin que quiconque croit en
Lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle”. Il est
urgent pour nous, en tant que peuple comblé par Dieu, tout au
long de son histoire, des bienfaits les plus précieux, de
revenir à Jésus-Christ, notre Divin Sauveur. Sans Lui,
sans la soumission aux principes lumineux de son Évangile
appliqués à la vie sociale, notre peuple se condamne
à perdre son âme, c'est-à-dire à tout
perdre. Il est temps de sortir de notre sommeil et, avec la plus grande
énergie, de refuser de mourir.
J.-R.B.
Enfants de Dieu
Que signifie pour nous être enfants de Dieu ? Quand Dieu nous a-t-il engendrés et comment ?
Être enfants de Dieu, cela signifie que nous avons tous Dieu
pour Père. C'est ce que nous “osons dire”, c'est-à-dire
que nous affirmons non sans audace, mais avec une certitude absolue,
dans le Notre Père. Nous sommes tous engendrés par
l'amour paternel de Dieu. Personne ne viendrait à l'existence,
s'il n'avait été, d'abord dans la pensée
éternelle de Dieu, voulu par son amour.
C'est dans son Fils, son Verbe infiniment sage, que le Père
conçoit pour les faire venir à la vie tous ceux qu'il
appelle à être ses enfants. À Dieu notre
Père nous devons la vie physique et aussi la vie de la
grâce, la vie naturelle et la vie surnaturelle. Ce grand
mystère d'amour, qu'est la paternité divine sur
l'humanité, se réalise dans et par le Verbe
éternel, qui nous fait part de la vie qu'il possède en
plénitude. C'est en effet par son Verbe, son Fils unique, que le
Père éternel est notre Père ; c'est en lui qu'il
conçoit et fait être tous les hommes. Avec une infinie
tendresse toute maternelle, le Fils bien-aimé du Père
communique aux hommes le don divin de la vie, et dans l'ordre de la
nature et dans celui de la grâce. L'Esprit-Saint, qui est l'amour
substantiel du Père et du Fils, consomme cet indicible
mystère d'amour, qui est celui de la génération
des enfants de Dieu. Ainsi, on peut affirmer en toute
vérité que Dieu est en même temps notre
Père, notre Mère, et Celui qui nous anime de son souffle.
Sainte Julienne de Norwich eut sur ce mystère de profondes lumières.
“Dieu, écrit-elle, est notre Mère aussi
véritablement qu'il est notre Père. Il me l'a
montré en tout, et spécialement dans ces douces paroles :
" C'est moi, c'est-à-dire c'est moi qui suis la Puissance et
la Bonté de la Paternité ; c'est moi qui suis la sagesse
de la Maternité ; c'est moi la lumière et la grâce
du saint Amour. C'est moi, la Trinité; c'est moi,
l'Unité. C'est moi qui suis la souveraine Bonté de toutes
choses ; c'est moi qui fais que tu aimes, que tu languis; c'est moi qui
comblerai éternellement tous les bons et saints désirs ".
...
Notre Père céleste, Dieu tout-puissant, qui est
l'Être par excellence, nous connaissait et nous aimait avant que
le temps existât. Dans les merveilleuses profondeurs de sa
charité, et par les desseins éternels de la sainte
Trinité, il voulut que la seconde personne devînt notre
Mère. Notre Père veut l'oeuvre, notre Mère
l'accomplit, le Saint-Esprit la consomme.
Aussi devons-nous aimer notre Dieu en qui nous existons, le
remercier avec révérence et le louer de nous avoir
créés ; puis, demander merci et pitié à
notre Mère ; et, au Saint-Esprit, son secours et sa grâce.
Toute notre vie a un triple fondement : la nature, la
miséricorde, la grâce, d'où nous viennent
l'humilité et la douceur - la patience et la pitié, - la
haine du péché et de tout ce qui est mauvais: car il
appartient en propre à la vertu d'avoir cette double haine.
Jésus est donc notre vraie Mère quant à la nature,
en vertu de notre création, et notre vraie Mère par la
grâce, en conséquence de son Incarnation. Toutes les
belles fonctions et les doux offices de la maternité sont la
part de la seconde Personne : nous avons en elle cette volonté
divine, dont j'ai parlé plus haut, entière et sauve pour
l'éternité, tant par la nature que par la grâce, et
par la bonté même de Dieu.
Je compris qu'on peut voir trois sortes de Maternité en Dieu
: la première, quand il créa notre nature; la seconde,
quand il prit cette nature, et ce fut le commencement de la
maternité de grâce; la troisième, que j'appellerai
maternité d'opération, qui consiste à
étendre de plus en plus, par la même grâce, les
bienfaits de son Incarnation en longueur, largeur, hauteur, profondeur,
sans aucunes limites. Et toujours en vertu d'un seul et même
amour.
Il me paraît être dans l'intention de Notre-Seigneur
que j'en dise un peu plus au sujet de cette extension : comment il se
fait que nous sommes ramenés par la maternité de
miséricorde et de grâce à l'état primitif
où nous avions été placés par la
maternité de l'amour créateur, lequel ne nous abandonne
jamais.
Notre Mère quant à la nature et par la grâce,
voulant devenir notre Mère en tout, commença son oeuvre
tout à fait humblement dans le sein de la Vierge. C'est
là ce que Jésus me montra dans la première vision,
quand il représenta cette douce Vierge aux yeux de mon
entendement, telle qu'elle était physiquement au moment de
l'Incarnation, c'est-à-dire que notre grand Dieu, qui est la
Souveraine sagesse, se revêtit de notre pauvre chair et se
prépara, en cet humble lieu, à être lui-même
notre Mère en tout.
L'office de la mère est le plus intime, le plus
empressé, le plus sûr. Le plus intime, car il est le plus
conforme à la nature ; le plus empressé, car il est le
plus rempli d'amour ; le plus sûr, car il est le plus vrai.
Personne autre que Jésus n'a jamais pu, ni ne pourra jamais le
remplir dans toute sa perfection. Nos mères nous mettent au
monde pour que nous y souffrions et y mourions. Notre vraie
Mère, Jésus, qui est tout amour, nous enfante à la
joie et à la vie éternelles. Qu'il soit béni ! Il
nous a tous portés en lui avec amour, travaillant et peinant
pour nous, jusqu'au temps fixé par lui pour souffrir les plus
cruelles angoisses et les plus rudes douleurs qui furent ou qui seront
jamais endurées ; après nous avoir enfantés au
bonheur éternel, son amour admirable ne s'est pas trouvé
satisfait, ainsi qu'il me l'a révélé par ces
paroles d'une excessive tendresse : Si je pouvais souffrir davantage, je souffrirais plus encore.
Il ne peut plus mourir, mais il voudrait ne pas cesser
d'opérer : alors, il nous nourrit. C'est pour lui comme une
dette contractée à notre égard par son amour
maternel. La mère nourrit son enfant de son lait. Notre divine
Mère, Jésus, nous nourrit de sa chair, dans la sainte
Eucharistie qui est le précieux aliment de notre vie ; et ses
autres sacrements nous soutiennent d'une façon tout à
fait miséricordieuse. Il voulut me le rappeler par les paroles
suivantes : C'est moi que la sainte Église te prêche
et t'enseigne; c'est-à-dire : Toute la vie des sacrements, toute
la vertu et la grâce de ma parole, tout le bien établi
dans l'Église à sa faveur, c'est moi qui le fais.
Une mère peut appuyer tendrement son enfant sur son sein.
Notre tendre Mère, Jésus, peut nous introduire dans le
sien, par la plaie de son côté, et nous y
révéler en partie sa divinité et les joies du
ciel, en nous donnant une assurance spirituelle du bonheur
éternel. Je le vis dans la dixième
révélation ; et c'est bien là ce que voulait dire
la douce parole : Vois à quel point je t'ai aimée ! que Jésus me dit en regardant, avec un air radieux, son côté ouvert.
Ce doux nom de Mère est si suave et si intimement lié
à la nature qu'il n'est personne à qui on puisse le
donner avec autant de vérité qu'à Jésus ;
puis à Marie, sa mère bénie et la nôtre
à tous. À la maternité appartiennent l'amour
naturel, la sagesse, le savoir ; et c'est juste. Bien que notre
enfantement corporel soit peu de chose en comparaison de notre
enfantement spirituel, c'est cependant Jésus qui l'accomplit
dans les créatures au moyen desquelles il se produit.
La mère bonne et aimante qui remarque ou connaît les
besoins de son enfant le garde avec toute la tendresse possible, ainsi
que le veut la nature. Et, à mesure que celui-ci grandit, elle
change sa manière de faire ; mais son amour ne varie pas. Puis,
quand il est encore un peu plus âgé, elle permet qu'on le
frappe, dans le but de détruire ses défauts et de lui
faire acquérir des qualités. Tout ce qu'il y a de beau et
de bon dans ce travail, c'est Notre-Seigneur qui le fait en celle qui
l'exécute ; il est ainsi notre Mère quant à la
nature par l'opération de sa grâce dans la partie
inférieure de l'âme, par amour pour sa partie
supérieure.
Et il veut que nous le sachions, caril lui faut tout notre amour.
Ceci me fit voir que tous nos devoirs à l'égard de nos
parents sont remplis par un véritable amour pour Dieu, amour que
Jésus lui-même produit en nous. Toutes ces
révélations me l'enseignèrent, et
spécialement ces paroles qui renferment tant de choses : C'est moi que tu aimes.
Source : Révélations de l'Amour divin à Julienne de Norwich. 2e éd. Mame et Fils, 1925, p.257,s.
Conversion d'un musulman
Dieu, j'ai osé l'appeler Père
Nous constatons aujourd'hui que le boudhisme et l'islamisme sont en
passe d'envahir notre monde. A elle seule, la France compte
actuellement 10 millions de musulmans.
Or, un musulman, récemment converti à la foi
chrétienne, affirme que, dans le Coran, ALLAH est transcendant
de façon absolue, c'est-à-dire que ce serait porter
atteinte à sa dignité que de lui demander de s'occuper dc
nous et d'être compatissant envers ceux qui pleurent.
La doctrine coranique, ajoutait-il, ne m'a jamais
révélé la vérité sur Dieu. Il
ajoutait encore: " Il n'y a que l'amour inconditionnel qui peut apaiser
le coeur, cet amour qui est complètement en dehors de la
sphère musulmane.
Le Coran nie la paternité de Dieu. Devant Dieu, le musulman se considère comme un esclave.
La négation du péché d'origine amène le
musulman à nier la rédemption. Devant ALLAH, tout n'est
que soumission" .
________________
Source : CD : “Musulman, mon prochain” (témoignage de
Saïd Oujibou), distribué par la Communauté des
Béatitudes.
La Naissance du Sauveur
Il n'y avait pas de place pour eux ...
Tous les mystères joyeux plongent leurs racines dans la
souffrance. La joie, en effet, jaillit du fond du coeur. Elle suppose
le renoncement ; elle exige le dépouillement ; elle est
l'aboutissement d'un effort, d'une victoire sur le monde et sur
soi-même. Ce n'est qu'en Dieu que l'humble peut tressaillir
d'allégresse, mais on ne peut aller à Dieu qu'en passant
par la Croix...
Dieu n'a de place que dans le coeur du pauvre (au sens biblique du
terme). Ils ne sont pas pauvres tous ceux-là qui s'entassent
dans l'auberge de tous les soirs. Ils sont trop
préoccupés de leurs affaires, de leurs
intérêts, de la place qu'ils vont occuper. Ils ne sont pas
disponibles. Et comment le seraient-ils ? Il y a tant à faire,
le commerce, le travail, les bêtes à soigner... les
examens à préparer, sans compter le sport du dimanche
matin, ne faut-il pas entretenir la forme? Les nouvelles à
connaître, c'est indispensable; il faut être de son temps.
Le match à suivre, l'honneur de la nation est en jeu. Tout cela
fatigue, n'est-il pas bon de suivre un film pour se détendre ?
Dieu ? Allons donc, c'est impossible, on n'a pas le temps d'y
penser !... On a si peu de temps d'y penser que l'on finit par se
demander s'il existe encore. Que vient-il faire dans notre vie ? Ne
peut-on se passer de Lui ? Si encore il était venu un peu plus
tôt, on lui aurait peut-être fait une petite place. Mais il
n'y a pas plus de place aujourd'hui que dans le caravansérail de
Bethléem. Il faudrait être disponible, seul le vrai pauvre
est disponible...
Et Jésus n'a pas voulu venir plus tôt, alors il est
allé voir plus loin. Il a trouvé cette grotte ouverte,
avec l'âne qui s'est fait tout petit et le bon gros boeuf qui n'y
comprenait rien, mais qui a laissé la place bien chaude, et
s'est mis de travers pour couper la bise qui venait du dehors. Il
n'était pas malin, mais il sentait que ces gens-là
n'étaient pas comme les autres et qu'il fallait faire quelque
chose pour eux. Les pauvres ne font pas de grands discours, mais ils
sont là quand il faut et, sans bruit, savent se rendre utiles.
Ils sont comme l'âne avec sa gentillesse et son humilité ;
ou comme le boeuf embarrassé de sa personne mais combien
efficace ! Vous comprenez maintenant pourquoi ils sont si près
du coeur de Dieu ? C'est à cause d'eux qu'Il n'a pas froid dans
la nuit de notre monde... Accepterons-nous d'être de ces pauvres
du Bon Dieu et de lui faire une petite place ?
Elle mit au monde son Fils premier-né...
Le mystère est accompli. Dans le temps des hommes, mais en
dehors des lois des hommes, le Verbe s'est fait chair et il a
habité parmi nous. Ce n'est pas une naissance, c'est une
nativité. Dieu intervient directement. Les lois des hommes sont
la conséquence du péché. Jésus est en
dehors du péché et Marie a été
placée en dehors du péché. Les hommes peuvent n'y
rien comprendre avec leurs raisonnements d'homme, mais nous sommes de
nouveau au jardin de Dieu, comme celui du premier matin, celui du
choix, le jardin de la grâce. L'homme avait choisi l'arbre de la
nature de préférence à celui de la grâce, et
il s'était mis en dehors du jardin de Dieu. Marie sera la porte
ouverte à nouveau du jardin de Dieu.
Joie d'une mère qui met au monde son premnier-né...
joie de toutes les mères qui ont donné la vie... Grandeur
et beauté de la femme consacrée désormais par la
maternité de la Vierge Marie...
MÈRE!
Dès le début, c'est ce nom qui lui est donné,
dans les Évangiles et dans les Actes des Apôtres. Elle est
la Mère de Jésus et la Mère de l'Église. Et
ce titre, Jésus l'a consacré sur le Calvaire. Avec
admiration et avec vénération, les premiers
fidèles l'ont prononcé, et c'est celui qu'il faut
proclamer comme témoignage de son orthodoxie. C'est celui que
murmurent encore les hommes, même quand ils ont oublié
celui du Fils...
Mère ! Mot repris par les siècles avec les infinies
variations de l'amour. Mère admirable... Mère tout
aimable... Mère du bon conseil... Les litanies
s'égrènent dans le temps et dans l'espace... tout ce que
l'enfant trouve de joli pour dire : " Maman ".
Abbé Julien Bacon
____________________
Source : extrait du Bulletin de l'Opus Sacerdotale, novembre-décembre 2007, no. 224, p.1-2.
Alerte aux parents catholiques du Québec
L'État québécois s'oppose
au droit naturel des parents catholiques
Saviez-vous que dès septembre 2008, dans toutes les
écoles primaires et secondaires, vos enfants seront
obligés d'apprendre 6 religions et autres spiritualités ?
En effet, en septembre 2008, nos écoles publiques et
privées n'offriront plus d'enseignement religieux et moral tel
que nous le connaissions (Loi 95). Nos enfants du niveau primaire et
secondaire recevront obligatoirement un cours d'éthique et de
culture religieuse qui enseignera :
• le Christianisme (Catholicisme et Protestantisme)
• le Judaïsme
• les Spiritualités des peuples autochtones
• l'Islam
• le Bouddhisme et l'Hindouisme
• D'autres religions, nouveaux mouvements religieux et athéisme
• Des enseignements sur Bouddha, Mahomet, Jésus, Krishna,
Brahmâ, Allah, Yahvé, Muhammad, Guru Nanak, les Esprits
protecteurs, etc.
Voici des exemples suggérés dans le contenu approuvé par le ministère :
Votre enfant apprendra des paroles et des écrits
sacrés de même que leurs auteurs spirituels et leur
façon de prier et de méditer: ablutions, posture du corps
lors de prière et de méditation, contemplation, danse,
posture de yoga, objets rituels reliés à la prière
et la méditation, le tallit et les tefillins, le tapis de
prière, des chants incantatoires sur le même pied que les objets sacrés de la liturgie catholique. Il
apprendra également des valeurs et des normes telles que la
noble voie octuple, les doctrines du karma, le pirquei avot, la sunna.
En plus du jeûne pour obtenir des visions, les calendriers
religieux, etc...
(Voir le site web du Ministère d'Éducation, Loisir et Sport : http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/ecr/)
Faisons-nous un devoir d'appuyer les justes réclamations
de tous les parents catholiques, conscients de leurs droits
imprescriptibles. Avec eux dénonçons vigoureusement
l'injustice intolérable de l'État qui, pour s'accomoder
à toutes les cultures, est en train de détruire les
valeurs fondamentales qui ont donné naissance à notre
peuple, c'est-à-dire notre identité nationale
fondée sur la foi catholique et la langue française !
Parents québécois, qui reconnaissez la religion
catholique comme fondement essentiel de la culture, précieuse
entre toutes, héritée de nos pères, il importe que
vous rejetiez fermement l'imposition du cours d'éthique et
culture religieuse.
Parce que ce cours imposé à la population catholique constitue en lui-même un acte dictatorial,
préparé par une manipulation juridique odieuse,
s'exprimant par la modification de l'article 41 de la charte
québécoise des droits et libertés de la personne,
de manière à enlever aux parents le droit d'exiger que
leur enfant recoive l'enseignement religieux dans les écoles
publiques.
Parce que vos enfants ne s'y retrouveront plus ! Ils
risquent d'être perturbés alors que leurs propres racines
et identité religieuses ne sont pas encore forgées. Cela
créera des frictions et des conflits de valeurs entre parents et
enfants. C'est inacceptable !
Parce qu'on brime vos droits! C'est une atteinte à
votre liberté, car on abolit le droit des parents de choisir
pour leurs enfants un enseignement religieux ou moral conforme à
leurs valeurs et à leurs croyances (Loi 95).
Parce qu'on méprise le choix des parents ! Environ 80% choisissent encore l'enseignement catholique, 3 % protestant et 15 % moral (au primaire).
Faites tout pour sauvegarder vos droits civils !
Vous n'avez pas été consultés et vous
n'avez pas donné votre approbation pour ce cours. Le
gouvernement en a décidé pour vous.
Il est urgent d'y voir !
Droit naturel en éducation
et
système scolaire
Par droit de nature, les parents sont les premiers
éducateurs de leurs enfants. Leur droit de les conduire à
la stature d'hommes parfaits, en pourvoyant à leur formation
physique, intellectuelle, morale et religieuse, vient
immédiatement de Dieu. Car " la famille est le berceau où
naît et se développe une vie nouvelle, qui a besoin, pour
ne pas périr, d'être soignée et
éduquée : c'est là un droit et un devoir
fondamentaux donnés et imposés immédiatement par
Dieu aux parents ". (Pie XII)
Le droit des parents à l'éducation de leurs enfants
ne saurait leur appartenir plus intimement, puisqu'il s'enracine dans
la fin principale du mariage. La vocation au mariage comporte de soi
une mission divine à l'éducation. Comme l'explique saint
Thomas d'Aquin, c'est de la paternité que découle
foncièrement tout droit à l'éducation. L'oeuvre
éducative peut être définie comme
l'achèvement de l'enfantement, comme l'exercice même de la
paternité en ce qu'il a de plus spirituel. La mission
éducative de la famille est donc antérieure à
celle de la société politique et absolument inviolable.
Aussi, l'État ne peut s'en emparer sans violer la justice
naturelle.
Grandeur de la mission éducative des parents
Le rôle des parents dans l'éducation de leurs enfants
est à ce point voulu par la nature et nécessaire, que
personne ne peut les remplacer pleinement. D'où leur devoir de
s'y préparer sérieusement. " Alors qu'il ne viendrait
à l'esprit de personne, disait le pape Pie XII, de se faire
subitement, sur-le-champ, sans apprentissage ni préparation,
ouvrier mécanicien ou ingénieur, médecin ou
avocat, eh bien, chaque jour, jeunes gens et jeunes filles, en grand
nombre, s'épousent et s'unissent sans avoir pensé un seul
instant aux devoirs ardus qui les attendent dans l'éducation de
leurs enfants ". Personne ne peut communiquer ce qu'il n'a pas.
Comme il s'agit, dans l'éducation familiale, de mettre les
enfants en mouvement vers l'acquisition de leur perfection
intellectuelle, morale et religieuse, il va de soi que les parents ne
pourraient accomplir leur rôle sans se soucier de leur propre
perfection, et aussi sans posséder un minimum de connaissances
pédagogiques. Ce n'est pas toutefois dans l'ignorance des
techniques éducatives mais dans le manque de maturité
intellectuelle et morale des parents, et dans leur incapacité
d'inculquer de bons principes, qu'il faut voir la cause la plus
fréquente des faillites - si lourdes de conséquences -
dans l'éducation des enfants. Dieu ne demande pas aux parents de
tout connaître, mais avant tout d'être de bons parents, des
parents vertueux.
Diverses étapes dans la mission éducative des parents
L'éducation complète des enfants, non seulement
physique mais aussi spirituelle, dans laquelle les parents exercent au
mieux leur paternité et maternité, doit commencer
dès le berceau. Le propre d'un bon éducateur est d'agir
de manière que celui qu'il éduque puisse peu à peu
arriver à se passer de lui. Rendent donc un très mauvais
service à leurs enfants les parents qui font tout à leur
place, qui ne leur laissent aucune intitiative. Mais encourager la
libre initiative ne signifie pas laisser faire. L'intervention des
parents doit être proportionnée aux besoins de l'enfant.
Plus la raison de l'enfant est faible, plus les parents doivent penser
et vouloir pour lui. " Il faudra, tout d'abord et dès le premier
instant, l'éducation de l'enfant par le père et la
mère ; puis, au fur et à mesure qu'il devient un
adolescent et un homme, la coopération personnelle de l'enfant
". (Pie XII)
La première éducation de l'enfant nécessite,
d'une façon particulière, la vigilance aimante et les
soins de sa mère. Aussi, la présence de la mère au
foyer est-elle conforme au plan de Dieu, car " les meilleurs soins de
personnes étrangères ne vaudront jamais les affectueuses
sollicitudes de l'amour maternel ". Combien de petits enfants,
aujourd'hui, mis chaque jour ouvrable de chaque semaine en garderie,
parce que la mère travaille, manquent inévitablement de
l'affection dont ils ont besoin pour leur développement
harmonieux, et, à cause de cette carence affective, souffriront
peut-être durant toute leur vie d'insécurité et
d'angoisse ou de quelque autre déséquilibre de la
personnalité. Et il ne faut pas penser que la présence de
la mère au foyer ne soit nécessaire qu'aux tout-petits.
Le bonheur familial dépend en grande partie du rayonnement
continuel de son dévouement et de son amour au sein du foyer
dont elle doit être la flamme. À l'adolescence, alors que
se produisent en eux de grands changements, les enfants ont un
particulier besoin de la présence de leur mère, qui est
la plus habilitée à les comprendre et à les aider
à surmonter leurs difficultés.
Dès l'éveil de ses facultés sensibles, par le
chemin desquelles l'intelligence et la volonté vont lentement se
manifester, le tout petit, sous le regard de tendresse de sa maman,
devra apprendre à ne pas céder à toutes ses
impressions, à discerner, avec le développment de la
clarté de sa raison, et à dominer la variabilité
de ses sensations, à commencer, en un mot, sous la direction et
les avertissements maternels, l'étape et le travail de son
éducation. (Pie XII)
Lorsque l'enfant fait ses premiers pas dans la vie intellectuelle,
il a droit à être éclairé, soutenu et
corrigé par ses parents. Il a le droit d'être
orienté vers la vérité qu'il désire
conquérir. Il a le droit d'être protégé de
l'esclavage de l'erreur et du mal. Il a le droit d'être
stimulé dans la pratique du bien. En un mot, il a droit aux
conditions nécessaires à l'épanouissement de sa
liberté spirituelle. Les parents ont donc le devoir, en
éduquant l'intelligence, le caractère et le coeur de
leurs enfants de leur apprendre la maîtrise d'eux-mêmes,
c'est-à-dire à être vraiment libres de cette
liberté que la vérité chrétienne peut seule
apporter au monde. Laisser agir, comme le souhaitait Rousseau, l'enfant
selon ses propres inclinations, loin d'être un respect de sa
liberté, serait manquer à son devoir envers elle et lui
faire un tort considérable.
Importance première de l'éducation morale et religieuse
L'influence débilitante du péché originel sur
les facultés intellectuelles de l'enfant rend le devoir
d'éducation des parents d'autant plus nécessaire et exige
d'autant plus de vigilance. Les parents chrétiens n'ont pas
seulement à guider et à encourager le
développement naturel des facultés, ils doivent aussi
être attentifs aux inclinations vicieuses, aux excès et
aux défauts, qui proviennent du péché, et aider
l'enfant à se redresser pour qu'il arrive à se comporter
en homme parfait et en parfait chrétien. En homme parfait, cela
veut dire de manière toujours raisonnable, et en parfait
chrétien, cela veut dire selon toutes les exigences de la foi
chrétienne. Le travail d'éducation spirituelle
qu'accomplissent alors les parents prend le sens d'une lutte contre les
rebellions d'une nature insoumise, d'un travail austère de
collaboration avec la grâce de Dieu .Oeuvre vraiment admirable,
par laquelle les parents chrétiens ne collaborent non plus
seulement avec la puissance créatrice de Dieu comme
pro-créateurs, mais aussi et spécialement avec le Verbe
incarné et rédempteur, notre divin Sauveur.
Intermédiaires entre Dieu et leurs enfants, le rôle
des parents dans leur éducation est un service, un
ministère, une sorte de sacerdoce. Les enfants ne leur
appartiennent pas au titre d'une propriété quelconque.
Ils sont à eux, certes, parce qu'ils doivent à leur
générosité le don de la vie, mais cette
appartenance en est une de responsabilité devant Dieu. Dieu seul
est le maître absolu de la vie corporelle et spirituelle, les
parents en sont les ministres. Les enfants leur sont confiés par
Dieu comme un dépôt qu'ils doivent faire fructifier.
Ainsi, les parents n'ont pas de droit absolu sur l'intelligence et la
volonté de leurs enfants. Mais tant que ceux-ci ne sont pas
parvenus à la maturité, ils sont pleinement responsables
de leur formation intellectuelle, morale et religieuse. C'est d'abord
à eux que Dieu confie la mission d'aider l'intelligence de leurs
enfants à conquérir le vrai, d'aider leur volonté
à s'attacher au bien, de les aider à comprendre et
à accomplir leurs devoirs religieux. En regard de leurs enfants,
l'éducation à la foi et à l'amour de Dieu leur
revient en propre avant toute autre personne, avant tout autre
intervenant. Car la famille, en tant qu'institution d'origine divine,
doit être considérée comme ce que Dieu veut qu'elle
soit : une entité essentiellement religieuse, une petite
église, - une église domestique selon l'expression des
Pères - puisque les parents y tiennent la place de Dieu
auprès de leurs enfants et ont comme premiers devoirs de leur
apprendre à le connaître et à l'aimer de tout leur
coeur.
La formation morale que les parents chrétiens doivent donner
à leurs enfants - formation à toutes les vertus -
n'aurait aucune consistance si elle ne s'appuyait fortement sur la foi
en Dieu et en Jésus-Christ et les devoirs qui en
découlent, c'est-à-dire sur la religion. Enlevez la
religion du foyer, peu à peu, sous la poussée des
passions, de détestables vices s'y développeront. Et les
enfants, nullement préparés à mener une vie droite
dans la conscience de leurs responsabilités, auront hâte
de le quitter.
C'est pourquoi la mission éducative des parents, qui leur
vient de Dieu, est principalement d'ordre moral et religieux. En se
basant sur la grande charte du bonheur personnel et social, que sont
les commandements de Dieu, ils doivent apprendre à leurs enfants
d'abord et avant tout la soumission aimante à la volonté
de Dieu, un respect religieux de toute autorité dans les limites
de sa mission, le sens souverain de la justice de manière
à ne jamais faire de tort à personne, et donc à ne
jamais porter atteinte à la vie du prochain, ni à ses
biens, ni à sa réputation. Ils doivent leur inculquer le
sens des responsabilités, qui au delà de la vie
personnelle a une portée sociale, car étant
dépendants les uns des autres, la nature veut que nous soyons
solidaires, c'est-à-dire que nous agissions toujours en vue du
bien de tous. Les parents doivent former leurs enfants non seulement
à aimer la vérité et le bien mais à se
mettre à leur service, en leur inspirant d'orienter leur vie
à la réalisation des idéaux les plus nobles. Ils
doivent porter une attention spéciale à éduquer
leurs adolescents aux vertus qui se rattachent à la
tempérance, surtout à l'humilité et à la
chasteté, sans lesquelles tous les débordements sont
possibles. Sans humilité il ne peut y avoir de véritable
amour, au point que pour saint François de Sales, les
degrés de la charité ne sont autres que les degrés
de l'humilité. Et de même sans la réserve de la
chasteté, on blesse profondément, au nom d'un amour
menteur, la charité envers soi-même et surtout envers son
prochain ; on se replie sur soi-même, et on empêche tout
élan spirituel et altruiste de l'âme.
Le rôle indispensable de l'Église
Certes, pour enseigner les vertus à leurs enfants, les
parents doivent s'appliquer à leur donner l'exemple. Autrement,
les enfants auront tôt fait de s'apercevoir que leurs bons
principes ne reposent sur aucune conviction profonde, mais uniquement
sur des conventions sociales, qui n'ont en réalité
d'autre but que le bien-paraître. Aussi est-ce dans la
prière, et dans toute la mesure du possible dans la
prière en famille, que les parents chrétiens iront chaque
jour chercher les secours nécessaires à l'accomplissement
de leur mission éducative. En plus de la prière, les
parents ont besoin d'être éclairés par la Parole de
Dieu bien interprétée. Ils ont besoin, par la
réception fréquente du sacrement de pénitence,
d'être libérés et purifiés de tout ce qui
fait obstacle en eux à la volonté de Dieu. Ils ont besoin
d'être nourris et fortifiés par le Pain des forts, la
très sainte Eucharistie. Ils ont absolument besoin d'être
eux-mêmes formés par l'Église, qui est la
Mère et Maîtresse de toutes les nations. Elle est en effet
la Mère qui engendre les âmes à la vie de Dieu, et
par son enseignement, qui prolonge celui du Christ, les conduit toutes
au salut éternel. Membres de l'Église, les parents
chrétiens auront toujours besoin, - cela correspond à la
volonté de Dieu, - de s'encourager et de se soutenir
mutuellement par les oeuvres de service et d'entr'aide de la
communauté chrétienne.
L'École prolonge la famille
La tâche éducative des parents est si vaste et si
difficile que les parents ont besoin d'être aussi aidés
par des spécialistes de l'éducation, par des
maîtres, le foyer familial trouvant ainsi son prolongement dans
l'école. L'école, comme toutes les institutions sociales,
est née de la famille ; aussi demeure-t-elle soumise à la
famille qui lui confie ses enfants. Auprès des enfants, les
maîtres représentent les parents : c'est en tant que
délégués des parents, et non pas de l'État
ou de quelque autre autorité, qu'ils se dévouent à
la grande oeuvre de l'éducation. En tant que
représentants de parents chrétiens, leur vocation
d'éducateurs les fait participer à leur mission divine
qui est, comme nous l'avons dit, de former des hommes parfaits et aussi
de parfaits chrétiens.
Puisqu'il en est ainsi, le choix des maîtres et de
l'école, où ils envoient leurs enfants, est un droit et
un devoir naturels des parents. Ces derniers demeurant les premiers
éducateurs naturels de leurs enfants, ils conservent le devoir
d'orienter toute leur éducation, et donc de collaborer avec les
maîtres qu'ils auront choisis pour en recevoir de l'aide, et non
pour se décharger sur eux de leurs obligations. Cela suppose que
l'école soit en parfaite harmonie avec la famille, et non
qu'elle détruise le bien que les parents avaient mis au coeur de
leurs enfants.
Du fait que l'école prolonge la famille, et que les
maîtres sont, en premier lieu, les délégués
des parents, il s'ensuit qu'il " incombe à l'État le
devoir de respecter conscieusement dans son système scolaire, et
tout particulièrement en ce qui concerne la formation des
maîtres, les aspirations et les désirs de ceux qui ont
droit à l'enseignement ", disait le pape Pie XII à un
groupe d'instituteurs catholiques, en 1956. Et il poursuivait : "
L'application de ce principe, dans le cas où ceux qui ont droit
à l'éducation sont catholiques, impose à
l'État le devoir de faire régner entre les parents
catholiques et les professeurs de leurs enfants, une chaude
athmosphère de compréhension, de confiance
réciproque et de collaboration, conscients qu'ils seront que,
pour la question la plus profonde et la plus importante, la question
religieuse, ils doivent avoir une pensée, une conviction, une
foi ".
Droit des catholiques à des écoles catholiques
Autant le droit naturel des parents que l'unité essentielle
à l'éducation exigent que les parents catholiques aient
le droit civil de choisir pour leurs enfants des maîtres et des
écoles catholiques. Obliger, au nom de la loi, les parents
chrétiens à confier leurs enfants à des
écoles non-confessionnelles, c'est-à-dire neutres, est,
de la part de l'État, violer un des droits fondamentaux de la
personne humaine, par suite, commettre un crime contre le bien commun
qui s'appuie tout entier sur ces droits fondamentaux.
Le pape Léon XIII dénonçait naguère le
mensonge de l'école neutre ou laïque imposée par
l'État à la population catholique, sous le fallacieux
prétexte que l'enseignement religieux serait une sorte
d'ingérence intolérable dans un système scolaire
respecteux de la liberté des citoyens. " En ce qui concerne la
famille, écrit-il, dans un document qui demeure actuel
(l'encyclique Nobilissima Gallorum Gens), il importe
souverainement que les enfants nés de parents chrétiens
soient, de bonne heure, instruits des préceptes de la foi et que
l'instruction religieuse s'unisse à l'éducation, par
laquelle on a coutume de préparer l'homme et de le former
dès le premier âge. Séparer l'une de l'autre, c'est
vouloir en réalité que, lorsqu'il s'agit des devoirs
envers Dieu, l'enfance reste neutre : système mensonger,
système par-dessus tout désastreux, dans un âge
aussi tendre, puisqu'il ouvre, dans les âmes, la porte à
l'athéisme et la ferme à la religion. Il faut absolument
que les pères et les mères dignes de ce nom veillent
à ce que leurs enfants, parvenus à l'âge
d'apprendre, reçoivent l'enseignement religieux et ne
rencontrent dans l'école rien qui blesse la foi ou la
pureté des moeurs. Cette sollicitude pour l'éducation de
leurs enfants, c'est la loi divine, de concert avec la loi naturelle,
qui l'impose aux parents ; et rien ne saurait les en dispenser.
L'Église a toujours condamné ouvertement les
écoles mixtes ou neutres, et a maintes fois averti les
pères de famille afin que, sur ce point si important, ils
demeurassent toujours vigilants, toujours sur leurs gardes ".
Comme s'il prévoyait l'actuel projet du ministère de
l'Éducation du Québec de remplacer l'enseignement
religieux dans les écoles par des leçons de culture
religieuse mettant toutes les religions sur le même pied, ce
grand pape disait à nos évêques canadiens , le 8
décembre 1897 : " Il ne saurait être permis à nos
enfants d'aller demander le bienfait de l'instruction à des
écoles qui ignorent la religion ou qui la combattent
positivement, à des écoles où sa doctrine est
méprisée et ses principes fondamentaux
répudiés. Pareillement, il faut fuir, à tout
prix, comme très funestes, les écoles où toutes
les croyances sont accueillies indifféremment et traitées
de pair, comme si, pour ce qui regarde Dieu et les choses divines, il
importait peu d'avoir ou non de saines doctrines, d'adopter la
vérité ou l'erreur ".
J.-R.B.
Devoir des parents catholiques
devant l'injustice de l'État
Les catholiques ont le droit strict, au titre de contribuables et
de citoyens, de se voir garantir par l'État la liberté
d'élever leurs enfants dans les principes et la pratique de leur
religion. L'État manquant à ses devoirs, à
l'encontre de toute justice, les catholiques ont le droit, coûte
que coûte, d'avoir leurs écoles ; et si une
légalité tyrannique osait leur en refuser l'exercice, ils
n'auraient qu'à passer outre, en dépit de toutes les
menaces et de toutes les pénalités. Ainsi pensait
Léon XIII. Ainsi enseigne toujours l'Église. Car c'est la
dernière conséquence du droit naturel des parents sur
l'éducation de leurs enfants. De sorte que, en vue de pouvoir
transmettre avec la vie la foi dont ils vivent et dans laquelle ils
entendent mourir, les parents catholiques devraient, dès
maintenant, songer à créer, parallèlement au
système laïque de l'État, et au prix des plus grands
sacrifices, des écoles catholiques. Ce qui requiert
évidemment une urgente prise de conscience des parents
catholiques de leurs droits et de leurs devoirs imprescriptibles et la
mise en commun de leurs énergies et de toutes leurs ressources.
Il y va non seulement de l'avenir de la religion catholique en notre
pays, et par suite du salut des âmes, mais aussi de l'avenir de
la famille et de la civilisation chrétienne.
Les droits et les devoirs des parents comme premiers
éducateurs de leurs enfants sont magnifiquement
résumés dans la Charte des droits de la famille,
publiée par le Conseil Pontifical de la Famille, le 22 octobre
1983. L'article 5 de cette charte se lit comme suit :
“Parce qu'ils ont donné la vie à leurs enfants, les
parents ont le droit originel, premier et inaliénable de les
éduquer ; c'est pourquoi ils doivent être reconnus comme les premiers et principaux éducateurs de leurs enfants.
a) Les parents ont le droit d'éduquer leurs enfants conformément à leurs convictions morales et religieuses, en tenant compte des traditions culturelles de la famille qui favorisent le bien et la dignité de l'enfant, et ils
doivent recevoir aussi de la société l'aide et
l'assistance nécessaires pour remplir leur rôle
d'éducateurs de façon appropriée.
b) Les parents ont le droit de choisir librement les écoles
ou autres moyens nécessaires pour éduquer leurs enfants
suivant leurs convictions. Les pouvoirs publics doivent faire en
sorte que les subsides publics soient répartis de façon
telle que les parents soient véritablement libres d'exercer ce
droit sans devoir supporter des charges injustes. Les parents ne
doivent pas, directement ou indirectement, subir de charges
supplémentaires qui empêchent ou limitent indûment
l'exercice de cette liberté.
c) Les parents ont le droit d'obtenir que leurs enfants ne soient
pas contraints de suivre des enseignements qui ne sont pas en accord
avec leurs propres convictions morales et religieuses. En
particulier l'éducation sexuelle - qui est un droit fondamental
des parents - doit toujours être menée sous leur conduite
attentive, que ce soit au foyer ou dans des centres éducatifs
choisis et contrôlés par eux.
d) Les droits des parents se trouvent violés quand est
imposé par l'État un système obligatoire
d'éducation d'où est exclue toute formation religieuse.
e) Le droit premier des parents d'éduquer leurs enfants doit être garanti dans toutes les formes de collaboration entre parents, enseignants et responsables des écoles, et particulièrement
dans des formes de participation destinées à accorder aux
citoyens un rôle dans le fonctionnement des écoles et dans
la formulation et la mise en oeuvre des politiques d'éducation.
f ) La famille a le droit d'attendre des moyens de communication
sociale qu'ils soient des instruments positifs pour la construction de
la société, et qu'ils soutiennent les valeurs
fondamentales de la famille. En même temps, la famille a le droit
d'être protégée de façon adéquate, en
particulier en ce qui concerne ses membres les plus jeunes, des effets
négatifs ou des atteintes venant des mass media.
J.-R.B.
L'Islamisation de l'Europe
LE DANGER DE L'ISLAMISATION
DE L'EUROPE
Un proche du Pape met en garde contre l'islamisation de
l'Europe. Le secrétaire particulier de Benoît XVI, Mgr
Georg Gänswein, déclarait dans le Suddeutsche Zeitung, le 27 juillet 2007 qu'elle est un danger pour l'identité européenne.
L'Occident ne peut ignorer les tentatives d'islamisation auxquelles
il est soumis. " Le respect envers l'Islam ne doit pas faire
sous-évaluer les risques pour l'identité de l'Europe ",
aurait ainsi déclaré le secrétaire du Pape, qui
jusqu'à présent n'avait accordé que de très
rares entretiens à la presse.
Revenant sur le discours controversé du Pape à
l'université de Ratisbonne, le 12 septembre 2006, Mgr
Gänswein a estimé que le Pape avait voulu " s'opposer
à une certaine ingénuité ".
" Je considère comme prophétique le discours de
Ratisbonne, tel qu'il a été prononcé ", a-t-il
insisté.
"Il faut être conscient qu'un seul islam n'existe pas et
qu'il ne reconnaît pas une voie unique engageant tous les
musulmans. Sous le concept d'islam se retrouvent de nombreux courants
différents, souvent ennemis les uns des autres, jusqu'aux
extrémistes qui se réclament du Coran et agissent avec
des fusils ", a expliqué Mgr Georg Gänswein.
" Le Saint-Siège cherche à nouer un contact
interreligieux à travers le Conseil pontifical pour le dialogue
interreligieux et de favoriser les rencontres ", a conclu Mgr
Gänswein.
______________________
(Source : Agence Apic)
Les Hollandais inventent une autre messe,
inspirée par les dominicains
ROMA, le 3 octobre 2007 - Lorsqu'il a redonné pleinement
droit de cité à l'ancien rite de la messe, par le motu
proprio “Summorum Pontificum”, Benoît XVI a dit qu'il voulait
aussi réagir à l'excès de "
créativité" dans le rite moderne qui “a souvent
porté à des déformations de la liturgie à
la limite du supportable" .
Au vu de ce qui se passe dans certaines parties de l'Église,
cette créativité influe non seulement sur la liturgie
mais aussi sur les fondements mêmes de la doctrine catholique.
Nimègue, en Hollande : à l'église des
pères augustins, la messe du dimanche est présidée
à la fois par un protestant et par un catholique. À tour
de rôle, l'un s'occupe de la liturgie de la Parole et du sermon,
l'autre de la liturgie eucharistique. Le catholique est presque
toujours un simple laïque et souvent une femme. Pour la
prière eucharistique, les textes écrits par
l'ex-jésuite Huub Oosterhuis sont préférés
aux textes du missel. Tous partagent le pain et le vin.
Aucun évêque n'a jamais autorisé cette forme de
célébration. Mais le père Lambert van Gelder, l'un
des augustins qui s'en font les promoteurs, est certain d'avoir raison:
" Dans l'Église, différentes formes de participation sont
possibles, nous sommes membres de la communauté
ecclésiale à part entière. Je ne me
considère pas du tout comme schismatique" .
En Hollande, toujours, les dominicains sont allés encore
plus loin, avec le consentement des provinciaux de l'Ordre. Deux
semaines avant l'entrée en vigueur du motu proprio " Summorum
Pontificium" , les dominicains ont distribué dans chacune des
1,300 paroisses catholiques un livret de 38 pages intitulé "
Kerk en Ambt" , Église et ministère. Ils y proposent de
transformer en règle générale ce qui se pratique
de manière spontanée dans différents endroits.
Les pères dominicains proposent qu'en l'absence de
prêtre, une personne choisie par la communauté
préside la célébration de la messe: " Peu importe
que ce soit un homme ou une femme, un homosexuel ou un
hétérosexuel, une personne mariée ou un
célibataire" . La personne choisie et la communauté sont
invitées à prononcer ensemble les paroles de
l'institution de l'eucharistie: " Prononcer ces paroles, estiment-ils,
n'est pas une prérogative réservée au
prêtre. De telles paroles constituent l'expression consciente de
la foi de la communauté toute entière" .
Le livret s'ouvre sur l'approbation explicite des supérieurs
de la province hollandaise des dominicains. Les premières pages
sont consacrées à la description de ce qui se produit le
dimanche dans les églises de Hollande.
Par manque de prêtres, la messe n'est pas
célébrée dans toutes les églises. De 2002
à 2004, le nombre total des messes dominicales en Hollande est
passé de 2 200 à 1 900. En revanche, au cours de la
même période, le nombre de " services de Parole et de
communion" est passé de 550 à 630. Il s'agit de liturgies
de substitution, sans prêtre et donc sans
célébration sacramentelle, où la communion se fait
avec des hosties consacrées précédemment.
Dans certaines églises, la distinction entre la messe et le
rite de substitution est clairement perçue par les
fidèles. Mais ce n'est pas le cas dans d'autres églises,
où les deux sont considérés comme étant de
valeur égale et totalement interchangeables. Le fait que ce soit
un groupe de fidèles qui désigne l'homme ou la femme qui
conduira la liturgie de substitution renforce chez les fidèles
eux-mêmes l'idée que leur choix " d'en bas" est plus
important que l'envoi d'un prêtre de l'extérieur et " d'en
haut" .
Il en va de même pour la formulation des prières et
pour l'organisation du rite. On préfère donner libre
cours à la créativité. Au cours de la messe, les
paroles de la consécration sont souvent remplacées par "
des expressions plus faciles à comprendre et plus en accord avec
l'expérience moderne de la foi" . Dans le rite de substitution,
il est fréquent que, pour la distribution de la communion, des
hosties non consacrées soient ajoutées à celles
consacrées.
Dans ces comportements, les dominicains distinguent trois attentes très répandues:
- que les hommes et les femmes auxquels est confiée la
présidence de la célébration eucharistique soient
choisis " d'en bas" ;
- que, de préférence, " ce choix soit suivi par une
confirmation, une bénédiction, ou une ordination de la
part des autorités de l'Église" ;
- que les paroles de la consécration " soient prononcées
tant par ceux qui président l'Eucharistie que par la
communauté dont ils font partie" .
De l'avis des dominicains hollandais, ces trois attentes s'appuient
largement sur le Concile Vatican Il. Selon eux, le geste décisif
du Concile a été de placer, dans la constitution sur
l'Église, le chapitre sur le " peuple de Dieu" avant celui sur "
l'organisation hiérarchique constituée du haut vers le
bas par le pape et les évêques" . Cela implique de
remplacer l'Église " pyramide" par une Église " corps" ,
avec le laïcat comme figure centrale ; ce qui implique aussi une
vision différente de l'Eucharistie.
L'idée que la messe soit un " sacrifice" - affirment les
dominicains hollandais - est également liée à un
modèle " vertical" , hiérarchique, où seul le
prêtre peut prononcer de manière valide les paroles de la
consécration. Un prêtre qui doit être un homme et
célibataire, comme le prescrit " une théorie
archaïque de la sexualité" .
En revanche, du modèle de l'Église " peuple de Dieu"
dérive une vision plus libre et paritaire de l'eucharistie:
comme un simple " partage du pain et du vin entre frères et
soeurs au milieu desquels se trouve Jésus" , comme une " table
ouverte également à des personnes de traditions
religieuses différentes" .
L'opuscule des dominicains hollandais s'achève en exhortant
les paroisses à choisir " par en bas" les personnes
destinées à présider l'eucharistie. Dans le cas
où, pour des raisons de discipline, l'évêque ne
confirmerait pas ces personnes - parce qu'elles sont
mariées ou parce que ce sont des femmes - les paroisses
suivraient de toute façon leur route: " Que ces personnes
sachent qu'elles sont, quoi qu'il arrive, habilitées à
célébrer une eucharistie réelle et authentique
à chaque fois qu'elles se réunissent en prière et
partagent le pain et le vin" .
Les auteurs du livret sont les pères Harrie Salemans,
curé à Utrecht, Jan Nieuwenhuis, ancien directeur du
centre oecuménique des dominicains d'Amsterdam, André
Lascaris et Ad Willems, ancien professeur de théologie à
l'université de Nimègue.
Un autre théologien dominicain hollandais, plus
célèbre, se distingue dans leur bibliographie de
référence: Edward Schillebeeckx, 93 ans. Dans les
années 80, il a été soumis à examen par la
congrégation pour la doctrine de la foi pour des thèses
proches de celles aujourd'hui réunies dans l'opuscule.
La conférence des évêques de Hollande se garde
de donner une réponse officielle. Mais elle a déjà
fait savoir que la proposition des dominicains apparaît “en
opposition avec la doctrine de l'Église catholique”.
À Rome, la curie généralice des dominicains a
faiblement réagi. Dans un communiqué daté du 18
septembre - non publié sur le site de l'Ordre - elle a
défini le livret comme une " surprise" et osé. Mais elle
a déclaré de partager " l'inquiétude" des
confrères hollandais quant à la rareté des
prêtres: " Il se peut qu'ils aient l'impression que les
autorités de l'Église n'ont pas suffisamment
travaillé la question et, par conséquent, qu'ils poussent
à un dialogue plus ouvert. [...] Nous pensons qu'il faut
répondre à cette inquiétude par une
réflexion théologique et pastorale prudente entre
l'Église toute entière et l'ordre dominicain" .
En Hollande, les dominicains ont annoncé une
réimpression prochaine du livret. Les 2,500 premiers exemplaires
ont été très vite épuisés.
Le texte intégral de l'opuscule est traduit en anglais sous le titre: The Church and the Ministry.
par Sandro Magister
La Pensée officielle de l'Église sur
“les assemblées dominicales
en l'absence de prêtre”
Dans l'exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis,
Benoît XVI a consacré le paragraphe 75 aux "
assemblées dominicales en l'absence de prêtre" . Le voici:
"Redécouvrant le sens de la célébration
dominicale pour la vie des chrétiens, il est naturel de se poser
le problème de ces communautés chrétiennes
où manque le prêtre et où il n'est donc pas
possible de célébrer la Messe le Jour du Seigneur. Il
faut dire, à ce propos, que nous nous trouvons face à des
situations très différentes les unes des autres. Le
Synode a tout d'abord recommandé aux fidèles de se rendre
dans une des églises du diocèse où est garantie la
présence du prêtre, même quand cela demande un
certain sacrifice. Là où, par contre, les grandes
distances rendent pratiquement impossible la participation à
l'Eucharistie dominicale, il est important que les communautés
chrétiennes se rassemblent également pour louer le
Seigneur et pour faire mémoire du jour qui lui est
consacré. Cela devra cependant se réaliser dans le cadre
d'une instruction appropriée sur la différence entre la
Messe et les assemblées dominicales en absence de prêtre.
Le soin pastoral de l'Église doit s'exprimer dans ce cas en
veillant à ce que la liturgie de la Parole, organisée
sous la présidence d'un diacre ou d'un responsable de la
communauté à qui ce ministère a été
régulièrement confié par l'autorité
compétente, se déroule selon un rituel spécifique,
élaboré par les Conférences épiscopales et
approuvé par elles à cette fin. Je rappelle que
concéder la faculté de distribuer la communion dans ces
liturgies revient aux Ordinaires, qui évalueront attentivement
l'opportunité des choix à effectuer. En outre, on doit
faire en sorte que de telles assemblées n'entraînent pas
de confusion sur le rôle central du prêtre et sur l'aspect
sacramentel dans la vie de l'Église. L'importance du rôle
des laïcs, que l'on doit justement remercier de leur
générosité au service des communautés
chrétiennes, ne peut jamais occulter le ministère
irremplaçable des prêtres pour la vie de l'Église.
On veillera donc avec attention à ce que les
assemblées en absence de prêtre ne donnent pas prise
à des visions ecclésiologiques qui ne seraient pas
fidèles à la vérité de l'Évangile et
à la tradition de l'Église. Elles devraient plutôt
être des occasions privilégiées de prière
adressée à Dieu pour qu'Il envoie de saints prêtres
selon son coeur. À ce sujet, ce qu'écrivait le Pape
Jean-Paul Il dans sa Lettre aux prêtres pour le Jeudi Saint 1979,
est particulièrement émouvant, rappelant les lieux
où les fidèles, privés de prêtre par un
régime dictatorial, se réunissaient dans une
église ou dans un sanctuaire, mettaient sur l'autel une
étole qu'ils conservaient encore et récitaient les
prières de la liturgie eucharistique, faisant silence “au moment
qui correspondrait à la transsubstantiation”, témoignant
qu'ils désiraient “ardemment entendre les paroles que seules les
lèvres d'un prêtre peuvent prononcer efficacement”. Dans
cette perspective, étant donné le bien incomparable qui
découle de la célébration du Sacrifice
eucharistique, je demande à tous les prêtres une
disponibilité effective et concrète pour visiter le plus
souvent possible les communautés qui sont confiées
à leur soin pastoral, pour qu'elles ne restent pas trop
longtemps sans le Sacrement de la charité ".
____________________
Sacerdoce et unité de l'Église
Sans l'obéissance au Pape et aux évêques
en communion avec lui, les prêtres, si savants et
zélés soient-ils, ne sauraient accomplir un travail
pastoral béni de Dieu. On n'est plus avec Jésus-Christ,
lorsqu'on se sépare de son vicaire sur la terre. Mépriser
son autorité, qui est d'origine divine, conduit à une
attitude nettement schismatique. Tout schisme implique une opposition
formelle à la grande Tradition de l'Église. Cette
opposition peut se retrouver autant chez des prêtres
“progressistes” que chez d'autres qui se font l'illusion d'une plus
grande fidélité. C'est dans une illusion semblable qu'est
tombé l'abbé Charles Apestéguy, en se faisant
ordonner évêque, le 7 octobre dernier, par un
évêque schismatique de la succession d'Utrecht. Devenu
lui-même schismatique, il entend fonder, de sa propre
autorité, un “Ordinariat catholique tridentin”. Est-il possible
de s'enfermer dans un tissu plus évident de contradictions !
Pour ne pas périr en dehors du seul chemin, absolument
sûr, de la vie éternelle, puisse-t-il reconnaître
son erreur et revenir humblement à l'Église catholique
romaine ! J.-R.B.
Pour l'avenir de la liturgie catholique
L'importance du Motu Proprio
de Benoît XVI
Dans un intretien du 16 novembre 2007, rapporté par l'Agence
Fides, Mgr Albert Malcolm Ranjith, secrétaire de la
Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des
Sacrements, expliquait la signification profonde du Motu Proprio Summorum Pontificum du pape Benoît XVI.
Au-delà de son intention d'ouvrir la voie du retour à
la pleine communion de l'Église pour les fidèles de
Monseigneur Lefebvre, le pape, par ce document, désire
rétablir le sens véritable de la liturgie catholique, en
renouant avec ses racines traditionnelles. La vérité nue
est que la réforme liturgique postconciliaire, à
l'encontre des orientations de la constitution Sacrosanctum Concilium a,
dans son application, porté de graves atteintes à la
Tradition de l'Église en matière liturgique. Il s'en est
suivi des conséquences extrêmement dommageables pour la
foi catholique.
Voici un extrait substantiel des précisions apportées
par Mgr. Ranjith concernant le Motu Proprio et l'esprit
d'obéissance avec lequel il doit être reçu par
l'épiscopat.
" L'Église ...est une réalité qui
dépasse les niveaux d'une pure invention humaine. Elle est le
Corps Mystique du Christ, la Jérusalem Céleste et la Race
élue de Dieu. C'est pourquoi elle dépasse les
frontières terrestres et toute limite de temps, et est une
réalité qui transcende de beaucoup sa manifestation
terrestre et hiérarchique. C'est pourquoi, ce qui est
reçu en elle, devra être transmis fidèlement. Nous
ne sommes ni des inventeurs de la vérité, ni ses patrons,
mais seulement ceux qui la reçoivent et ont la charge de la
protéger et de la transmettre aux autres. Comme le
déclarait saint Paul en parlant de l'Eucharistie : " J'ai
reçu en effet du Seigneur ce que, à mon tour, je vous ai
transmis " (1 Corinthiens 11, 23). Le respect de la Tradition n'est
pas un choix libre de notre part dans la recherche de la
vérité, mais sa base qui doit être acceptée.
Dans l'Église, la fidélité à la Tradition
est donc une attitude essentielle de l'Église elle-même.
Le Motu Proprio, à mon avis, doit être compris dans ce
sens. Il est un élément possible en vue d'une correction
nécessaire d'orientation. En effet, dans certains choix de la
réforme liturgique réalisée après le
Concile, on a adopté des orientations qui ont estompé
certains aspects de la liturgie, qui se reflétaient mieux dans
la pratique précédente, parce que, pour certains, le
renouveau liturgique a été compris comme quelque chose
à réaliser " ex novo ". Mais, nous savons bien que ce ne
fut pas l'intention du document Sacrosanctum Concilium, qui
déclarait : " les formes nouvelles, d'une certaine
manière, naissent de manière organique de celles qui
existent déjà " (S.C. 23).
Quand il était cardinal, le Pape, dans ses écrits,
avait rejeté un certain esprit d'exubérance visible dans
certains cercles théologiques poussés par un soi-disant "
esprit du Concile ", qui fut pour lui en réalité un "
anti-esprit " ou un " Konzils-Ungeist " (Rapporto sulla Fede, San Paolo
2005, capitolo 2). Je cite textuellement cet écrit où le
Pape déclare : " Il faut résolument s'opposer à ce
schématisme d'un avant et d'un après, dans l'histoire de
l'Église, tout à fait injustifié pour les
documents mêmes de Vatican Il qui ne font que réaffirmer
la continuité du Catholicisme " (ibid. p. 33).
Or, cette erreur d'interprétation du Concile et du chemin
historique et théologique de l'Église, a influé
sur tous les secteurs ecclésiaux, y compris la liturgie. Une
certaine attitude, de rejet facile des développements
ecclésiologiques et théologiques, mais aussi des
développements liturgiques du dernier millénaire d'une
part, et une " idolisation " de ce que serait la " mens " de la
soi-disant Église des premiers chrétiens de l'autre, a eu
une influence de grande importance sur la réforme liturgique et
théologique de l'ère postconciliaire.
Le rejet catégorique de la Messe préconciliaire,
comme reste d'une époque désormais "
dépassée ", a été le résultat de
cette mentalité. Beaucoup ont vu les choses de cette
manière, mais pas tous, grâce à Dieu.
La Constitution Conciliaire sur la Liturgie, Sacrosanctum Concilium,
n'apporte aucune justification à une telle attitude. Dans ses
principes généraux et dans les normes proposées,
le document est sobre et fidèle à ce que signifie la vie
liturgique de l'Église. Il suffit de lire le numéro 23 de
ce document, pour être convaincu de cet esprit de
sobriété.
Plusieurs de ces réformes ont abandonné des
éléments importants de la Liturgie, avec les
considérations théologiques qui s'y rapportent : à
présent, il est nécessaire et important de
récupérer ces éléments. Le Pape
considère le rite de Saint Pie V revu par le Bienheureux Jean
XXIII comme une voie de récupération de ces
éléments estompés par la réforme, et aura
certainement réfléchi beaucoup sur son choix ; nous
savons qu'il a consulté différents secteurs de
l'Église sur cette question et, malgré des positions
contraires, il a décidé de permettre la libre
célébration de ce Rite. Cette décision n'est pas,
comme le disent certains, un retour au passé, mais le besoin de
rééquilibrer de manière intègre les aspects
éternels, transcendants et célestes avec les aspects
terrestres et communautaires de la liturgie. Elle aidera à
établir éventuellement un équilibre aussi entre le
sens du sacré et le sens du mystère d'un
côté, et le sens des gestes extérieurs et des
attitudes et engagements sociaux et culturels découlant de la
liturgie.
...
La liturgie, si l'on peut dire, est l'oeil du cyclone, parce que ce que
l'on célèbre, c'est ce en quoi l'on croit et ce qui se
vit selon le célébre axiome : "Lex orandi, Lex credendi".
C'est pourquoi toute vraie réforme de l'Église passe par
la Liturgie. Les Pères étaient conscients de cette
importance. D'ailleurs, la réforme liturgique était un
processus déjà en cours, bien avant le Concile, à
partir du Motu proprio Tra le sollecitudini de saint Pie X et Mediator Dei de Pie XII.
C'est saint Pie X qui attribua à la Liturgie l'expression
" première source " de l'esprit chrétien authentique.
Peut-être que l'existence même des structures et de
l'expérience de ceux qui s'engageaient dans l'étude et
dans l'introduction de certaines réformes liturgiques,
invitaient les Pères conciliaires à choisir la Liturgie
comme matière à étudier en premier dans les
séances du Concile. Le Pape Paul VI reflétait la " mens "
des Pères conciliaires sur la question, quand il
déclarait : " Nous reconnaissons votre respect de
l'échelle des valeurs et des devoirs : Dieu à la
Première Place ; la prière avant notre obligation ; la
liturgie, première source de la vie divine qui nous est
communiquée, première école de notre vie
spirituelle, premier don que nous pouvons faire au peuple
chrétien... " (Paul VI, Discours de clôture de la 2°
Session du Concile, 4 décembre 1963).
Je crois que dans la demande croissante en faveur de la
libéralisation de la Messe de saint Pie V, le Pape a vu des
signes d'un certain vide spirituel causé par la manière
avec laquelle les cérémonies liturgiques sont
célébrées maintenant dans l'Église. Cette
difficulté provient autant de certaines orientations de la
réforme liturgique postconciliaire, qui tendaient à
réduire, ou, pour le dire mieux encore, à confondre des
aspects essentiels de la foi, que d'attitudes aventureuses et peu
fidèles à la discipline liturgique de cette même
réforme : ce que l'on peut constater partout.
Je crois que l'une des causes de l'abandon de certains
éléments importants du rite tridentin, dans la
réalisation de la réforme postconciliaire de la part de
certains secteurs liturgiques, est le résultat d'un abandon ou
d'une sous-évaluation de ce qui serait arrivé dans le
deuxième millénaire de l'histoire de la Liturgie.
Certains théologiens voyaient les développements de cette
période de manière plutôt négative. Ce
jugement est erroné, parce que lorsque l'on parle de la
Tradition vivante de l'Eglise, on ne peut choisir de ci de là ce
qui concorde avec nos idées préconçues. La
Tradition, considérée en un sens général, y
compris dans les domaines de la science, de la philosophie ou de la
théologie, est toujours quelque chose de vivant qui continue
à évoluer et à progresser, y compris dans les
hauts et les bas de l'histoire. Pour l'Église, la Tradition
Vivante est une source de la Révélation Divine, et est le
fruit d'un processus d'évolution continue. Cela est vrai aussi
dans la tradition liturgique, avec le " t " minuscule. Les
développements de la liturgie dans le deuxième
millénaire ont leur valeur. La Constitution Sacrosanctum Concilium
ne parle pas d'un nouveau Rite, ou d'un moment de rupture, mais d'une
réforme qui émerge organiquement de ce qui existe
déjà. C'est pour cela que le Pape déclare : " Dans
l'histoire de la liturgie, il y a croissance et progrès, mais
aucune rupture. Ce qui était sacré pour les
générations antérieures, reste sacré et
grand pour nous aussi, et ne peut être interdit tout à
coup, ou même être considéré comme dangereux
" (Lettre aux Evêques, 7 juillet 2007). Idolâtrer ce qui
s'est passé durant le premier Millénaire, aux
dépens du millénaire suivant est donc une attitude peu
scientifique. Les Pères conciliaires n'ont pas manifesté
une telle attitude.
Un deuxième problème serait celui d'une crise
d'obéissance envers le Saint-Père que l'on note dans
certains milieux. Si cette attitude d'autonomie est visible chez
certains ecclésiastiques, et même dans les rangs les plus
élevés de l'Église, cela ne profite certes pas
à la noble mission que le Christ a confiée à son
Vicaire.
On entend dire que, dans certaines Nations ou dans certains
Diocèses, des Evêques ont promulgué des
règles qui annulent pratiquement ou déforment l'intention
du pape. Cette attitude n'est pas conforme à la dignité
et à la noblesse de la vocation d'un Pasteur de
l'Église... La majorité des évêques et des
ecclésiastiques a accepté, avec le sens normal de
révérence et d'obéissance, la volonté du
pape. Cela est certes louable. Malheureusement, il y a eu des voix de
protestation de la part de certains.
Dans le même temps, on ne peut ignoer que cette
décision soit nécessaire, parce que, comme dit le pape,
la sainte Messe, "en certains endroits, n'était pas
célébrée de manière fidèle aux
prescriptions du nouveau Missel. Le nouveau rite était
même compris comme une autorisation, voire comme une obligation
de créativité qui a conduit souvent à des
déformations de la liturgie, à la limite du supportable".
"Je parle par expérience, continue le pape, parce que j'ai
vécu, moi aussi, cette période avec toutes ses attentes
et ses confusions, et j'ai vu combien ont été
profondément blessées par les déformations
arbitraires de la liturgie des personnes qui étaient totalement
enracinées dans la foi de l'Église". (Lettre aux
Évêques). Le résultat de ces abus fut un esprit
croissant de nostalgie pour la Messe de saint Pie V. En outre, le
désintérêt général à lire et
respecter les documents exposant les règles
émanées du Saint-Siège. ainsi que les instructions
même et les présentations des livres liturgiques aggrava
la situation .
...
Distinguons bien. La réforme postconciliaire n'est pas
entièrement négative ; au contraire, il y a même de
nombreux aspects positifs dans ce qui fut réalisé. Mais
il y a aussi des changements introduits abusivement, qui continuent et
se poursuivent, malgré leurs effets nocifs sur la foi et sur la
vie liturgique de l'Église.
Je parle ici, par exemple, d'un changement effectué dans la
réforme, qui ne fut proposé ni par les Pères ni
par la Constitution Sacrosanctum Concilium, je veux parler de
la Communion dans la main. Cela a contribué d'une certaine
manière à une baisse sensible de la foi en la
Présence Réelle du Christ dans l'Eucharistie. Cette
pratique, et l'abolition des balustrades dans le Sanctuaire, des
agenouilloirs dans les églises, et l'introduction de pratiques
qui obligent les fidèles à rester assis ou debout pendant
l'élévation du Très Saint Sacrement, diminuent la
signification authentique de l'Eucharistie, et le sens de la profonde
adoration que l'Église doit adresser au Seigneur, le Fils Unique
de Dieu. En outre, l'église est utilisée en certains
endroits comme une salle pour des rencontres fraternelles, des concerts
ou des célébrations interreligieuses. Dans certaines
églises, le Saint Sacrement est presque caché et
abandonné dans une petite chapelle invisible et peu
décorée. Tout cela éclipse la foi, si centrale de
l'Église, dans la Présence Réelle du Christ. Pour
nous, Catholiques, l'église est essentiellement la demeure de
l'Éternel.
Une autre erreur sérieuse consiste à confondre les
rôles spécifiques du prêtre et des laïcs
à l'autel, en faisant du Sanctuaire un lieu qui entraîne
à la dissipation, où il y a trop de mouvement, et n'est
plus certes " l'endroit " où le chrétien parvient
à saisir le sens d'émerveillement et de splendeur devant
la présence et l'action salvifique du Seigneur. L'usage de
danses, d'instruments musicaux et de chants qui n'ont rien ou presque
de liturgique, ne conviennent nullement au milieu sacré de
l'église et de la liturgie ; j'ajoute aussi certaines
homélies à caractère politique et social, souvent
peu préparées. Tout cela dénature la
célébration de la Sainte Messe, et en fait une
chorégraphie et une manifestation théâtrale, mais
pas une manifestation de foi.
Il y a aussi d'autres aspects qui sont peu cohérents avec la
beauté et l'émerveillement de ce qui se
célèbre sur l'autel. Tout n'est pas mal dans le " Novus
Ordo ", mais beaucoup de choses doivent encore être mises en
ordre en évitant d'autres dommages pour la vie de l'Eglise. Je
crois que notre attitude envers le Pape, envers ses décisions et
l'expression de sa sollicitude pour le bien de l'Eglise, doit
être seulement celle que saint Paul recommande aux Corinthiens :
" Que tout se passe de manière à édifier ".
(1 Corinthiens, 14, 26).
________________________
Source : (Agence Fides, 16 novembre 2007)
La Journée Mondiale de la Paix 2008
Devant les graves menaces à la paix du monde, le pape
Benoît XVI exhorte à l'urgence d'une volonté
générale de paix, manifestée concrètement
par une entente internationale visant le désarmement, surtout
nucléaire, non seulement de certains pays mais de tous les pays
du monde :
" De nos jours, écrit-il dans son message pour la
célébration de la journée mondiale de la paix,
l'humanité vit malheureusement de grandes divisions et de durs
conflits qui jettent de sombres perspectives sur son avenir. De vastes
régions de la planète connaissent des tensions
croissantes, et le danger que de plus en plus de pays deviennent
détenteurs de l'arme nucléaire suscite de
légitimes appréhensions chez toute personne responsable.
On assiste encore aujourd'hui à de nombreuses guerres civiles
dans le continent africain, même si l'on y observe, pour un
certain nombre de pays, des progrès dans la liberté et
dans la démocratie. Le Moyen-Orient reste le
théâtre de conflits et d'attentats qui ont des
conséquences sur les nations et les régions limitrophes,
risquant de les entraîner dans la spirale de la violence. D'une
manière plus générale, on doit constater avec
regret que le nombre des États qui sont pris dans la course aux
armements est en augmentation : même des nations en voie de
développement consacrent une part importante de leur maigre
produit intérieur à l'achat d'armes. Ce funeste commerce
se développe grâce à de multiples
responsabilités : il y a les pays du monde industrialisé,
qui tirent de gros profits de cette vente d'armes et il y a les
oligarchies dominantes en de nombreux pays pauvres, qui veulent
renforcer leur position par l'achat d'armes toujours plus
sophistiquées.
En des temps si difficiles, il est vraiment nécessaire que
se mobilisent toutes les personnes de bonne volonté pour que
soient trouvés des accords concrets en vue d'une
démilitarisation efficace, surtout en ce qui concerne les armes
nucléaires. Alors que le processus de non-prolifération
nucléaire se voit ralenti, je me sens obligé d'exhorter
les Autorités à reprendre avec une détermination
plus ferme les négociations visant au
démantèlement progressif et concerté des armes
nucléaires existantes. En renouvelant cet appel, je sais que je
me fais l'écho du voeu que forment tous ceux qui ont à
coeur l'avenir de l'humanité ".
___________________
Benoît XVI, Extrait de son Message pour la célébration de la Journée Mondiale de la Paix, 1er janvier 2008.
Sommes-nous au bord d'une guerre mondiale?
C'est la question qu'il est légitime de se poser
après la lecture d'un article, ayant le rare mérite de la
transparence, que M. Alain Chevalerias publiait dans l'Homme Nouveau du 24 novembre 2007. En voici un large extrait :
La guerre des Trois aura-t-elle lieu?
La crainte de voir l'Iran se doter de l'arme nucléaire
justifierait notamment aux yeux d'Israël et des États-Unis
une guerre qui pourrait embraser la planète. Or ces mêmes
pays ont rejeté sans vergogne une résolution
égyptienne pour établir une zone
dénucléarisée au Moyen-Orient. Les
États-Unis vont-ils attaquer l'Iran? Dans les milieux politiques
internationaux, cette question est sur toutes les lèvres.
Le 11 novembre, Condoleezza Rice, la Secrétaire
d'État américaine, déniait toute intention dans ce
sens de George W. Bush. " Il est sur le sentier de la diplomatie ",
affirmait-elle devant les caméras de ABC. On sait pourtant
l'option de la guerre avoir été évoquée
à plusieurs reprises à la Maison Blanche, même si
de nombreux officiers généraux s'y opposent.
Néammoins, dans l'entourage de Bush, il existe une coterie
liée à Israël et à ses réseaux
d'influence, qui pousse à la guerre contre l'Iran. Une raison
à cela : Israël et l'Iran aspirent tous les deux à
contrôler le Moyen-Orient. Le premier économiquenent, le
second par l'idéologie.
Pour y parvenir, Tel-Aviv voudrait voir Washington livrer la guerre
à son concurrent pour le détruire. Quant à
Téhéran, diabolisant Israël et se servant de la
cause palestinienne, il cherche à faire basculer l'ensemble du
monde musulman de son côté pour encercler l'État
hébreu. On voit se dresser une offensive de diabolisation contre
une autre.
Les nations d'Occident sont aveuglées par la peur de
l'islamo-terrorisme. Les populations du Moyen-Orient sont elles aussi
atteintes par la cécité, mais de colère sous
l'effet de l'iniquité dont elles se sentent victimes en
Palestine ou en Irak. Résultat, ni les uns, ni les autres ne
voient à quel point Israël et l'Iran nourrissent des
ambitions de domination comparables. Les Israéliens se
défendent de bâtir des projets hégémoniques.
Pourtant, ils travaillent à étendre leur puissance, sous
couvert d'activités économiques, au Kurdistan irakien,
dans les pays du Golfe ou en Égypte, avec la même
énergie que les Iraniens, sous des prétextes religieux,
à travers le monde musulman. Ils attribuent leur hargne contre
l'Iran à la crainte de voir ce pays se doter de l'arme
nucléaire. Étrange car, le 20 septembre dernier, ils
n'ont pas saisi l'occasion qu'ils avaient d'y parvenir à
moindres frais. Ce jour-là, une résolution était
proposée par l'Égypte à l'Agence internationale de
l'énergie atomique (AIEA). Elle lançait un appel à
" tous les pays de la région (moyen-orientale) pour
établir une zone où des armes nucléaires ne
seraient ni développées, ni fabriquées, ni
essayées, ni acquises... "
Israël et les États-Unis, s'opposant à la
résolution, ont mis en évidence que leur priorité
n'était pas d'éviter la nucléarisation militaire
de l'Iran mais de laisser à Tel-Aviv tous les moyens de dominer
la région. À commencer par l'arme nucléaire, dans
les mains de l'Etat hébreu depuis plusieurs dizaines
d'années.
Quelles conséquences ?
... Reste à s'interroger sur les conséquences
qu'aurait une offensive contre l'Iran. On peut imaginer celle-ci se
limitant à des bombardements. Provoqueraient-ils un
soulèvement contre le pouvoir en place et l'effondrement du
régime islamiste, comme certains l'affirment ? Souvenons-nous,
l'autorité de Saddam Hussein sortit renforcée, en 1991,
de la première Guerre du Golfe. En outre, nous le savons, l'Iran
utiliserait la réponse du faible au fort en lançant des
campagnes terroristes à travers le monde. Washington serait
alors obligé, pris dans l'engrenage, d'envahir le pays.
Or l'Irak nous montre le coût d'une telle
opération, surtout quand elle est menée par les
Américains. Dans un premier temps, leurs armées seraient
obligées de conduire des opérations sur un territoire
comprenant trois États disposant de frontières communes:
l'Irak, l'Iran et l'Afghanistan. Dans un second temps,
Téhéran étendrait le conflit, en instrumentalisant
les minorités chiites au Liban, au Pakistan, dans les pays du
Golfe, en lnde, en Arabie Saoudite et même en Afrique.
En d'autres termes, les États-Unis seraient
confrontés à une guerre mondiale dans laquelle tous les
pays européens seraient précipités à leur
tour. Le pétrole atteindrait des cours astronomiques, nos
économies s'effondreraient, nos jeunes gens iraient se faire
massacrer et le monde serait un enfer. Désolé pour
Israël, il n'existe pas d'autre solution que la diplomatie. La
guerre n'est qu'un ultime recours, quand notre sécurité
est directement, et véritablement, menacée.
________________________
Source: Alain Chevalerias, in L'Homme Nouveau, 24 novembre 2007, p.15