No. 2 octobre 2002
La Clinique de santé de l'âme "Lumen Christi " fondée en janvier 2000 a commencé à accueillir des personnes en novembre 2000. Depuis ce temps, un bon nombre se sont adressés à nous; ils sont venus voir ce qu'ils pouvaient y recevoir. Certains n'y sont pas revenus ayant des attentes autres que celles offertes ici, telles que des guérisons miraculeuses. D'autres y sont restés un certain temps et en ont retiré des profits spirituels. Il y a ceux qui y viennent encore et ont déjà fait un bon bout de chemin; ils sont en voie de guérison, chacun selon le degré de leurs blessures et de leur réponse dans la foi.
Chaque personne qui s'adresse à la Clinique reçoit une écoute attentive pour ses problèmes personnels et un accompagnement lui est offert pour se diriger vers la route de la guérison en remettant d'abord et avant tout l'ordre qui est nécessaire dans sa vie avec la grâce de Dieu, pour laquelle il est essentiel de se disposer. Nous offrons des rencontres d'amitié chrétienne présentées sous forme de souper-rencontre-partage. Ceci aide les personnes à fraterniser, à prendre conscience de certaines difficultés communes et à redonner espoir pour les personnes qui souffrent. Ces rencontres sont très appréciées. Il y aura du nouveau à la Clinique, à partir de ce mois d'Octobre. Nous offrirons des enseignements sur les maladies de l'âme. À ce sujet, notre site internet : peut être consulté. Nous apprécions tout commentaire ou suggestion que vous voudrez bien nous faire.
Cette clinique est dirigée par M. l'abbé Réal Bleau, prêtre du diocèse de Montréal, docteur en théologie, et qui a senti l'appel à la fonder. Le chef véritable de la Clinique Lumen Christi doit toujours demeurer le Seigneur Jésus. Serviteurs et servantes des pauvres spirituels, sans autre ambition que de les servir pour qu'ils puissent mener une vie heureuse, tels sont les membres du personnel de la Clinique. C'est leur façon à eux de contribuer dans la joie du coeur à la nouvelle évangélisation à laquelle tous les fils et filles de l'Église sont appelés à participer.
Il est entendu que la Clinique ne pourra subsister sans l'aide de bienfaiteurs. Les personnes qui s'adressent à la Clinique sont généralement incapables de faire la moindre offrande mais l'oeuvre doit pouvoir rencontrer les dépenses pour continuer ce travail. Nous faisons donc appel à votre générosité dans la mesure où vous pouvez nous aider.
Voici le texte de la consécration de l'Oeuvre faite à la grotte de Lourdes le samedi 21 octobre 2000 :
Consécration de l'Oeuvre Clinique de santé de l'âme "Lumen Christi" à Marie Immaculée
Très Sainte Vierge Marie, en qui transparaît la lumière resplendissante du Verbe de Dieu, vous l'humble servante du Seigneur, élevée par votre humilité au-dessus de toutes les créatures pour être la Mère virginale du divin Rédempteur, nous nous prosternons à vos pieds avec la plus profonde admiration et la plus entière confiance.
Nos yeux sont éblouis par votre lumineuse beauté, et nos coeurs d'enfants, conscients de leur faiblesse et de leur impuissance radicale à aimer vraiment, s'appuient sur votre coeur maternel afin d'en recevoir force, lumière et amour. Dans cet esprit d'humilité et de confiance, nous vous confions nos personnes, ainsi que la Clinique de santé de l'âme "Lumen Christi," afin que cette oeuvre soit toute vôtre, que vous la dirigiez et la protégiez sans cesse.
Prenez possession de nous-mêmes et de tout ce qui nous appartient; prenez possession de la Clinique de santé de l'âme "Lumen Christi" afin que tout vous appartienne en nos personnes et dans l'oeuvre de réhabilitation morale et spirituelle que le Seigneur nous a inspirée. Disposez de tout selon votre bon plaisir uniquement pour le salut des âmes et la gloire de Dieu. Communiquez-nous votre esprit de disponibilité totale au service de Jésus-Christ et de son Église. Obtenez-nous la grâce de ne jamais chercher d'autre honneur que celui de servir Dieu et les âmes.
Défendez-nous des pièges de l'ennemi du salut. Par votre immaculée conception, en tant que patronne de la Clinique de santé de l'âme "Lumen Christi", repoussez Satan et ses suppôts, afin qu'ils n'exercent aucune influence sur le service que nous voulons rendre aux âmes en quête de vérité et de paix. Revêtez-nous de votre force pour que nous triomphions de toutes les tentations. Aidez-nous à nous détacher absolument de tout ce qu'il y a sur la terre, de nous détacher de nous-mêmes, afin que libres et légers nous montions sans cesse vers le ciel, de sorte qu'après avoir un peu souffert, nous participions avec vous à la victoire de Jésus ressuscité et soyons enveloppés de sa gloire durant l'éternité. Amen.
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Le temps consacré à la sanctification des âmes de nos frères est toujours le mieux utilisé. Il est de même du temps que nous offrons à la gloire de Dieu et au salut de l'âme. Qu'il est doux le visage de Jésus, notre très doux époux! Qu'ils sont doux ses Yeux! Quel bonheur que d'être près de Lui dans Sa gloire!
C'est à Lui qu'il faut adresser nos désirs, nos affections; jamais vers les créatures, car en elles il n'y a pas de beauté et, même s'il y en a, elle vient toujours de Dieu
Saint Padre Pio de Pietrelcina
TÉMOIGNAGE
Mon chemin vers la lumière avec la Clinique Lumen Christi
Comment j'ai appris à reconnaître et à accepter la cause de mes souffrances
Je suis une femme de plus de quarante ans qui a vécu dans une dépendance affective depuis le début de ma vie adulte; ce qui m'a causé beaucoup de souffrance. Cette souffrance m'a amenée à me tourner vers Dieu, la seule source de guérison possible. Je suis née dans une famille affectée par la maladie de l'alcoolisme. Ma mère était dépressive et elle a fait plusieurs tentatives de suicide. Mon père, mon grand-père paternel et tous mes oncles souffraient de la maladie de l'alcoolisme. Plusieurs d'entre eux en sont morts. J'avais une peur maladive du rejet et lorsque mon père a quitté définitivement le foyer, sans même nous en parler, alors que j'avais 18 ans, j'ai fait une tentative de suicide. J'ai revu mon père, par hasard, deux ans plus tard.
Je me suis mariée à l'Église catholique à l'âge de 21 ans quoique je n'étais pas prête à me marier; je ne savais pas ce en quoi je m'engageais, je n'avais pas la maturité émotive, mais je me disais que si ça ne fonctionnait pas, je me divorcerais. Cette union n'a duré qu'un an. J'ai alors quitté mon conjoint; j'ai par suite souffert d'une dépression et me suis égarée dans divers chemins, dans des relations désordonnées, c'est-à-dire non voulues par Dieu, selon son plan. J'ai voyagé, changé d'emploi, etc. pensant que la vie "bohème" était la solution et la vraie liberté. Ce mode de vie désordonné était la conséquence de mes multiples peurs, une profonde angoisse qui m'habitait constamment et qui est née de l'insécurité éprouvée dans ma famille d'origine. Cette angoisse m'a entraînée vers la dépendance affective.
Vers l'âge de trente-trois ans, après maintes désillusions et souffrances émotives, j'ai voulu avoir des enfants. C'est alors que j'ai rencontré une homme d'une autre culture à qui je me suis attachée. Il disait m'aimer, tout faire par amour pour moi, il se présentait comme mon sauveur, ma consolation. C'était très attrayant. Notre union libre a duré 15 ans et nous avons eu deux enfants. J'ai alors vécu ce qu'est la dépendance, sous tous ses aspects : perte de mon identité, être contrôlée, être manipulée, perte de ma foi, doutes sur moi-même, justification de ma dépendance, approbation des abus, colère, honte, culpabilité, angoisse de plus en plus profonde, perte totale de maîtrise de moi, crises de panique fréquentes, etc. Je vivais continuellement dans un état de négation de la réalité, comme si j'étais dans un "smog", une brume, un aveuglement total. Mes peurs de faire face à la réalité m'ancraient encore plus profondément dans cette union désordonnée et destructrice. Ce n'était plus vivable avec ces crises de panique qui pour moi étaient un signal d'alarme que Dieu permettait pour me faire comprendre le désordre dans lequel je vivais. J'avais toujours peur de déplaire, et un besoin constant d'être approuvée dans les moindres décisions, ne serait-ce que pour acheter un vêtement. Pendant plusieurs années j'ai donné à mon partenaire presque tout mon salaire pour subvenir aux besoins de la famille lui permettant de ne pas prendre ses responsabilités, de ne pas travailler et d'être à mes dépens, comme si c'était normal.
Un jour que j'étais très déprimée, j'ai accepté d'assister à une rencontre de groupe qui traitait précisément de la maladie de l'alcoolisme. J'ai alors commencé un cheminement, j'ai rencontré des personnes qui vivaient plusieurs aspects de ma maladie émotive. J'ai pris conscience petit à petit, mes yeux se sont ouverts lentement, j'ai compris d'où venaient mes peurs, mes angoisses, ma dépression qu'aucune thérapie n'avait réussi à guérir. J'ai compris qu'il me manquait quelque chose de plus profond encore, qui touchait le plus intime de mon âme; c'était ma relation personnelle avec Dieu. Je m'étais éloignée considérablement et il m'a fallu un certain temps pour comprendre et revenir vers ce Dieu qui m'a tant aimée et qui me l'a prouvé tant et tant de fois. Le chemin a été difficile en raison des nombreuses erreurs que j'avais acceptées. Il m'a fallu "faire le ménage" dans tout ce chaos. Je connaissais alors une personne qui travaille présentement à la Clinique de santé de l'âme et qui a bien voulu m'accompagner et me guider dans cette démarche.
Lorsque j'ai pu voir où m'amenait ce chemin de dépendance et de désordre, j'ai pu prendre une décision pour le plus grand bien de mon partenaire, de mes enfants et de moi-même. J'ai quitté la maison et je me suis installée dans mon appartement avec mes deux enfants. Tout cela a pu se faire avec la foi reçue à mon baptême. Une telle décision ne peut être prise qu'à la lumière de la foi, parce que c'est là que je puise la confiance et l'abandon nécessaire à la Divine Providence. Tous les problèmes reliés à cette démarche, qu'ils soient d'ordre financier, juridique, ou autres, deviennent secondaires. Cette libération a été voulue de Dieu pour me permettre de vivre selon sa volonté pour moi, dans le chemin de l'amour.
Les premiers mois de la rupture ont été difficiles, tout ce qui avait été réprimé a refait surface et il a fallu y faire face, apprendre à vivre avec cette réalité, sans avoir recours à des médicaments qui, dans le passé, m'avaient aidé à engourdir le mal mais qui n'avaient pas apporté de solution durable. Je retrouve peu à peu la paix et le calme dans ma vie avec le secours de la prière et le discernement nécessaire pour changer ce que je dois changer. Je reçois aussi le courage pour affronter mes peurs et ne pas les laisser contrôler ma vie. La soumission à ce que Dieu veut pour moi remplace la révolte et la colère. Je tends à vivre de plus en plus dans cette disposition. J'ai besoin d'être guidée car je prends de plus en plus conscience de mon impuissance face aux événements, et aussi de ma propre impuissance à me changer moi-même sans la grâce de Dieu. Je lui donne de plus en plus de place dans ma vie, j'apprends à m'appuyer sur Lui et ses commandements dans mon quotidien. Il en résulte que je ne peux plus garder de rancune ou ressentiment dans mon coeur.
Je sais maintenant qu'il faut bâtir sa vie sur le Roc, et non sur le sable. Le Roc pour moi, c'est Jésus-Christ et mon château de sable, ce fut le mensonge, les illusions de faux bonheur, c'est-à-dire ma dépendance affective envers un être humain qui ne pouvait combler ma grande soif de bonheur. Je suis reconnaissante envers Dieu et son instrument, la Clinique de santé de l'âme qui m'a accompagnée dans les moments les plus difficiles. Les fondations de ma nouvelle vie sont posées; maintenant il me reste à continuer de bâtir dans la foi, l'humilité et la charité. Christine B.
Votre aide sera reçue avec reconnaissance.
Responsable de la rédaction: Yolande Tremblay, sec.